Un mois environ après l’évasion de 329 détenus de la prison la plus sécurisée du pays, la police nationale a annoncé avoir capturé 75 évadés. La liste complète des détenus avec leurs portraits et noms a été publiée dans les commissariats et dans la presse, selon ce qu’a indiqué à HPN le porte-parole de la PNH le commissaire Frantz Lerrebours.
19 agents de l’Administration pénitentiaire nationale (APENA) ont été placés en isolement, dans le cadre de l’enquête menée par la PNH pour faire la lumière autour de cette évasion spectaculaire le 10 août dernier. Certains évadés étaient accusés de crimes graves, d’enlèvements, d’assassinat et de viols.
« De puis le 10 août des évadés ont été capturés au niveau de tous les départements du pays y compris les zones frontalières. 3 personnes qui tentaient de se rendre aux Bahamas ont été interceptées », rappelle le commissaire.
Les autorités gouvernementales avaient annoncé des mesures pour renforcer la sécurité au niveau des prisons. Elles concernent notamment la présence des cameras de surveillance et des bracelets pour les prisonniers. Cependant, on ignore si ces mesures sont effectives.
Répondant aux questions d’une commission de parlementaires, le directeur général de la PNH Godson Orélus avait indiqué que la fuite des détenus a été « organisée par les agents » qui étaient sensés les surveiller. Mais il n’a pas dit quelles étaient les motivations des gardiens de la prison.
Mais pour l’opposition au gouvernement, il ne fait pas de doute : « l’évasion a été voulue par les autorités gouvernementales » qui voulaient libérer une centaine de prisonniers parmi les évadés.
Un sénateur a révélé que le ministre de la justice avait soumis une liste de 100 détenus à relâcher. « Curieusement certains se trouvent parmi les évadés du 10 août ».
Sur place
Dans les parages de la prison de la Croix des Bouquets vidée de la moitié de ses pensionnaires, des unités de la PNH montent la garde. Des patrouilles du Corps d’intervention en maintien d’ordre (CIMO) scrutent le passage des véhicules qui sont interdits de stationner. La circulation des mototaxis est interdite.
Le petit marché du coin qui était dans le décor de l’immense bâtiment peint en bleu et blanc, est repoussé à quelques dizaines de mètres plus loin.
Ces mesures prises par la PNH et les responsables municipaux pour renforcer la sécurité autour de la prison pénalisent le petit commerce de détail, et les petits marchands s’en plaignent.
Selon un agent de la PNH, le commissariat de Police de la Croix des Bouquets a augmenté son effectif (sans en indiquer le nombre). « À quelque chose, lance-t-il, malheur est bon », comme dit le proverbe.
Que se passe-t-il à l’intérieur de la prison ? Aucun dirigeant du centre n’est prêt à communiquer.
Les autorités municipales quant à elles s’engagent à chasser les marchands qui étalent leurs produits dans les proximités de la prison devenu tristement célèbre depuis le scénario du 10 août.
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