
La jeune commerçante a été attaquée tandis qu’elle s’apprêtait à entrer tôt dans la matinée dans cette localité frontalière dominicaine. Elle devait s’y rendre pour vendre des produits haïtiens.
« Je suis restée devant le portail frontalier de Cité 9 pour me rendre à La Cuarenta en compagnie d’autres amis-es commerçants-es. J’ai vu m’approcher deux militaires dont un m’a tiré dessus. Mes autres collègues ont eu le temps de s’enfuir.», a déclaré la victime.
La vendeuse haïtienne a été conduite dans un centre hospitalier à Anse-à-Pitre en vue de se faire soigner. Quelques minutes plus tard, elle a été transportée d’urgence à Barahona, République Dominicaine, en raison de la gravité de son cas qui exigeait une intervention chirurgicale.
Interrogée par le GARR, Mme Christiane a dénoncé le comportement des militaires dominicains qui, selon elle, ont traversé la localité frontalière haïtienne pour emporter ses marchandises après avoir commis l’exaction.
Les militaires dominicains sont partis avec le sac de la ressortissante haïtienne qui contenait 300 pesos et sa carte d’identification nationale.
Cet acte de violation de droits humains a été commis au moment où les chanceliers haïtiens et dominicains, Duly Brutus et Andrés Navarro, se rencontraient en République Dominicaine pour discuter des questions d’intérêts binationaux.
Tout en condamnant cette exaction, le GARR appelle les autorités haïtiennes à mettre tout en œuvre pour empêcher que des ressortissants-es haïtiens aillent risquer leur vie dans des activités clandestines à la frontière haïtiano-dominicaine. Il encourage les marchands-es haïtiens à suivre les procédures formelles dans le cadre des échanges commerciaux.
Le GARR en profite pour demander aux autorités haïtiennes et dominicaines à signer des accords bilatéraux relatifs à la gestion frontalière, axés sur le respect des droits humains tant en République Dominicaine qu’aux différents points frontaliers.
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