Selon l’auteur de l’œuvre d’art, Jean Yves Fernand, ce tableau de 80 cm de long et de 60 cm de large est le fruit d’une profonde inspiration qui lui est parvenue depuis son arrivée en République Dominicaine, le 11 aout 2011, pour des études en philosophie.
« De jour en jour, cette inspiration s’alimentait davantage à travers les nouvelles que je lisais quotidiennement sur Haïti par le biais d’internet. Le plus souvent, ce sont des informations qui, en guise de me donner de l’espoir que mon pays redeviendra un jour ce joyau qu’il était autrefois, provoquent plutôt en moi la panique, la peur, l’angoisse et la tristesse », confie Jean Yves.
Donc, ce sont toutes ces souffrances qui ont fait surgir du plus profond de l’artiste ce désir immense d’exprimer sur une toile, mettant en vedette une belle négresse inconnue, ce qu’il ressent et pense pour son pays.
L’auteur dit avoir eu plusieurs options au départ. Mais à la fin elles se réduisaient à deux. La première consistait à représenter la réalité critique dans laquelle se trouve Haïti actuellement. La seconde envisageait d’exprimer le terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010. Finalement, il a choisi de fusionner les deux thèmes axé surtout au séisme, qui lui paraissaient très intéressants pour exprimer ses peines, ses désolations, ses frustrations et ses tristesses.
Jean Yves Fernand a expliqué avoir choisi de représenter Haïti par une femme parce que dans notre société, les femmes sont les plus vulnérables et les plus méprisées. « À mon avis, Haïti est comme cette belle femme noire portant de beaux bijoux mais triste et blessée », s’est-il exprimé.
En dépit, dit-il, de ses richesses, ses ressources naturelles et humaines, sa beauté, son beau soleil, ses belles plages, ses monuments historiques, son histoire, son sens d’accueil, elle souffre. Elle est à la fois riche et pauvre.
La blessure que la jeune femme porte sur le bras droit veut monter, d’après le créateur, que le tremblement de terre a frappé le pays jusqu’à la jointure de ses moelles et l’a rendu encore plus dépendant des autres nations.
Quant à la montre, très explicite d’ailleurs, c’est l’essence même du tableau. Car elle explique tout, selon l’auteur. Pour une meilleure interprétation de l’œuvre, il faut bien observer le cadrant de la montre qui marque l’heure et la date du tremblement de terre. Cependant, il a ajouté deux minutes de plus pour montrer clairement qu’il parle aussi de la période post-séisme. « Sans ces deux minutes, le sang au bras droit n’aurait aucun sens », soutient-il.
Alix Laroche
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