La poésie, à partir de Fleur d’île de Maguy Durcé nous parle à voix d’un pays hanté par la mémoire des Atlantes, des Incas et des Mayas. Nous sentons la force de cette parole prisonnière de notre île inquiète.
On s’est habitué à l’insularité du poète Philoctête (Ces îles qui marchent) ou de “L’île inquiète” d’Edouard Glissant. Dans le phrasé de la poétesse Maguy Durcé, l’île se déploie avec déchirements :
« Plonger dans les mots
A pieds nus
Pour dire les arbres
La brise
Le langage tatoué par les marées renversées
C’est poème au creux de l’archipel.»
« A fleur d’île » conjugue bien le langage des éléments… On a eu Marie-Ange Jolicoeur, Yanick Jean, Kettly Mars, Evelyne Trouillot, Emmelie Prophète, aujourd’hui, on peut compter sur la voie qu’est en train de tracer Maguy Durcé qui a déjà publié Décalage, en 2005 aux Editions des Presses Nationales d’Haiti.
“A fleur d’île” nous invite à un voyage à la fois tragique et interpellatif. Par le simple pouvoir des mots, des versets et des interrogations d’un espace bâti sur des fables et des légendes aussi belles que les vérités premières. Dire que le Patmos participe des territoires d’avant-jour.
Dominique Batraville
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