Selon des chiffres recueillis par le GARR, 40212 migrantes et migrants haïtiens ont été reconduits à la frontière haïtiano-dominicaine pour l’année 2017 et 31601 autres sont retournés de manière spontanée. Parmi ces migrants (68% d’hommes et 32 % de femmes), figurent 1795 mineurs non accompagnés.
Ces ressortissant-e-s haïtiens vivaient pour la plupart à Santo Domingo, Monte Cristi, Dajabón, San Pedro de Macoris, San Juan de la Maguana, Las Matas, Santiago et Neyba. Ils/elles travaillaient notamment dans le domaine de l’agriculture et la construction. Certains d’entre eux s’adonnaient au petit commerce.
Ouanaminthe/Dajabón (Nord-est), Carisal/Comendador (Centre) et Malasse/Jimaní (Ouest) sont les points frontaliers officiels où les migrant-e-s haïtiens ont été reconduits.
Carisal/Comendador est le point frontalier ayant accueilli le plus grand nombre de rapatriés avec un effectif de 16632 personnes au cours de l’année 2017. Viennent ensuite Ouanaminthe/Dajabón avec 12275 personnes et Malpasse/Jimani avec 4101. Les 7204 autres rapatriés ont été enregistrés dans des points frontaliers non officiels.
La majorité des migrants ont dénoncé les conditions dans lesquelles ils ont été rapatriés. Confiscation de documents et d’objets de valeur des migrants, Insultes racistes, bastonnades, humiliations, emprisonnement, autres formes de traitement inhumain, telles ont été les violations de droits humains dont ils ont déclaré avoir été l’objet.
Certains d’entre eux ont été reconduits à la frontière bien qu’ils aient été en possession de documents légaux. Tel a été le cas de deux ressortissants haïtiens dont un étudiant qui a indiqué avoir été humilié dans un centre carcéral à Haina où il a été gardé pendant deux nuits.
Le GARR déplore les conditions dans lesquelles les autorités dominicaines réalisent les rapatriements sans aucun égard aux droits humains, ni du Protocole d’Accord sur les mécanismes de rapatriements paraphé entre Haïti et la République Dominicaine, le 2 décembre 1999.
HPN